Le ras-le-bol exprimé par les habitants du quartier des Pâquis à Genève face au trafic de drogues autour des écoles sera-t-il entendu par nos autorités ? Certes, le problème est complexe et ne peut être résolu simplement par des interventions policières, une prise en charge des consommateurs ou une distribution contrôlée.
Comme décrit dans votre article, la prise de drogues est banalisée et « le mirage de l’argent facile » exerce sa fascination. Ces scènes sous les yeux de tous donnent aux adolescents et même aux plus petits une piètre image de notre société : à quoi bon les règles et à quoi bon les respecter, puisqu’on laisse faire ?
On a négligé l’importance de la prévention
S’il y a du deal, c’est qu’il y a une demande. C’est pourquoi il faut éduquer nos jeunes avant que les dealers le fassent : une prévention bien faite est le moyen d’éviter à long terme les problèmes dus à la consommation. C’est aussi le premier pilier de la Loi Fédérale sur les Stupéfiants (LStup, article 1a). À l’évidence, il n’a pas été accordé suffisamment d’importance à la prévention et ce depuis longtemps.
Notre solution
De notre côté, cela fait plus de deux ans que nous donnons des conférences dans des écoles et à des groupes de jeunes. Ce faisant, nous avons constaté une demande d’informations factuelles et de témoignages de personnes ayant vécu des expériences de drogue. Il ne s’agit pas de faire la morale, mais d’amener chacun à prendre conscience des dangers puis à décider par soi-même de ne pas ou ne plus consommer. Les réactions positives après les conférences prouvent sans équivoque la nécessité de la prévention.
Publié dans La Tribune de Genève le 18.09.2024.